

Ce phénomène fait l'objet d'une prise de conscience qui s’est développée ces derniers mois et qui porte ce sujet sur le devant de la scène, notamment avec le documentaire « Derrière nos écrans de fumée » diffusé récemment par Netflix.
Alors, agitons nos neurones, si notre cerveau est tout le temps vampirisé, regardons de plus près comment repenser notre pratique numérique. Comment reprendre le dessus, si notre attention est tout le temps captée par des plateformes qui utilisent à dessein le fonctionnement de notre psychologie pour mieux nous "emprisonner" dans leurs filets ?
« ca fait DEUX heures que je suis sur facebook/insta... alors que j'avais dit que je bouquinerais »
C’est en partie pour cela que nous adorons générer des likes et éveiller les réactions digitales de nos interlocuteurs virtuels, en publiant, commentant… Et c’est ainsi que nous finissons par en devenir addict… en étant addict à la dopamine libérée à chaque interaction !
« Jusqu’à quelle heure ai-je regardé ma série hier soir ? »
Plus facile de continuer les épisodes qui s’enchainent (en 6 secondes) que de se poser la question d’arrêter ou non !
Vous vous reconnaissez ? Vous avez envie d’essayer de comprendre ce phénomène, car il est transversal (réseaux sociaux, plateformes, data, écologie et numérique) ?
Ce mot est révélateur de l’objectif des GAFAM sur le temps que nous passons rivés à nos écrans en réponse à des sollicitations, parce que nous sommes tous victimes du « fomo » - « fear of missing out » - : la peur de manquer quelque chose, alimentée par l’activité permanente des réseaux sociaux !
Regardez de plus près le fonctionnement de Facebook (screen page) issus d’un dossier pédagogique paru dans La Croix. Ce dossier, très visuel « Comment les écrans captent notre attention ? » est conçu par le collectif des Designers Ethiques, et vulgarise parfaitement le sujet pour en comprendre rapidement les enjeux et les termes clés (décrypter facebook, booking, etc….)
Tout est pensé pour que nous ne décrochions pas de nos écrans : les trois points qui sautillent et clignotent, signe que notre interlocuteur est en train de rédiger sa réponse, le défilement infini (Infinite scrolling), les notifications incessantes qui poussent à consulter en permanence son téléphone. Voilà quelques exemples de signaux qui nous encouragent à rester attentifs et connectés.
En créant cette « addiction » à ces nouveaux outils, en compilant nos parcours sur la toile, en captant nos données personnelles, les marques peuvent ainsi vendre des publicités plus ciblées et générer des revenus importants. Mais si le dessein était beaucoup plus ambitieux : influencer nos actions et même notre façon de penser ?
Afin de mieux comprendre ce qui se joue et de quoi notre cerveau est l’objet, découvrez les 5 biais psychologiques principaux à l’œuvre et quelle partie de notre cerveau est mobilisée pour chaque nature de sollicitation, que j’ai découvert dans l’article d’Hervé Monier " Réseaux sociaux et plateformes : après des années de manipulation cognitive, vers une écologie de l’attention ? "
Les conséquences de la captation de l’attention sont nombreuses, et encore peu connues. Parmi les sujets de préoccupation, on peut signaler : le manque de sommeil, le déficit de concentration, la protection des données, la polarisation des opinions, l’enferment culturel et l’uniformisation des contenus, l’impact écologique, etc…
« Au fil du temps passé à renseigner plus ou moins directement les différents algorithmes, chacun finit par n'accéder qu'à sa propre réalité. »
« Derrière nos écrans de fumée » documentaire Netflix
Nous vous conseillons, à propos du design attentionnel, de consulter « Pourquoi lever les yeux ? » du collectif Lève les yeux, organisateur notamment des premières Assises de l’Attention le 1er février dernier.
Pour prendre du recul sur ces effets addictifs, la mini-série Arte "Dopamine" (réalisée en collaboration avec Canopé) qui revient, épisode par épisode, sur les applications qui font notre quotidien social (aussi bien Snapchat, que Tinder ou encore Uber) et donne des explications scientifiques notamment sur les aspects neurocognitif et psychosocial, résolvant la question que nous nous posons tous.tes : mais comment font ces applis pour nous rendre accros ?
Et nous renouvelons les conseils que nous vous avions délivrés avant les vacances d’été avec des applications gratuites facilitant la déconnexion et l’esprit zen !
Pour les utilisateurs de la marque Apple : l’application Temps d’écran qui permet d’évaluer le temps passé à consulter nos différents écrans mais aussi à définir des temps d’arrêt ou plus spécifiquement limiter le temps d’utilisation de certaines applications. Pour les utilisateurs d’Android, son équivalent est Digitox.
De plus, l’application ZenScreen, plus familiale, permet de gérer cinq périphériques notamment grâce au mode « Quiet Time » qui permet de couper tous les appareils d’une même famille au même moment.
Pour vous aider à vous évader, l’application de méditation Petit Bambou est l’allié idéal de la déconnexion notamment grâce à ses exercices de respiration permettant de se centrer sur soi en oubliant toutes les nuisances numériques environnantes (certaines fonctionnalités sont payantes). L’application Lake qui permet de faire des coloriages sur smartphones, l’idéal étant de couper son réseau afin de ne pas être perturbé par son environnement numérique. Moment de détente assuré !
Netflix, Facebook, Google... Notre cerveau adore ! Sciences et Vie