

Si les métiers phares de cette industrie ont un aspect dématérialisé (nouvelles technologies tels que les objets connectés ou l’intelligence artificielle, les réseaux sociaux, etc.), le numérique est en prise direct avec l’environnement. Il a à la fois une empreinte écologique immédiate sur ce dernier aussi bien qu’il peut proposer des solutions pour réguler la gestion de nos énergies.
La production d’outils ou de machines (ordinateur, smartphones…) a un impact environnemental du fait de l’utilisation de matériaux non-recyclables dans leur fabrication ou encore dans les transports déployés pour les livrer. Par ailleurs, les data centers sont responsables de 2 % de la consommation énergétique dans le monde, notamment car ils ont besoin d’être en permanence climatisés pour fonctionner.
Face à ce constat, de nombreux acteurs commencent à se mobiliser. On peut par exemple citer Iddri, FING, WWF France, CNNum et GreenIT, qui ont publié en mars 2018 le livre blanc « Numérique et Environnement ».
Quatre grands axes y sont abordés :
En mars 2019, La Fing dans le cadre du programme Transition2 a poursuivi ces réflexions en publiant « L’Agenda pour un futur numérique et écologique ». Celui-ci est issu d’un travail de trois ans, en collaboration avec les acteurs du Livre blanc « Numérique et Environnement ».
La Fing met en avant 5 principes fondateurs de ce nouvel agenda au service de la transition écologique :
Chacun de ces axes propose des défis invitant les différents acteurs à prendre part à ces transformations. Un agenda ambitieux et actuel, qui se saisit du problème au cœur pour alimenter cette réflexion entre transition écologique et numérique et améliorer le monde de demain.
À Paris, un data center réemploie l’énergie et la chaleur produite par ses machines pour alimenter une piscine du secteur et un autre alimente un centre aquatique et des entreprises voisines.
L’entreprise Fairphone a développé un téléphone entièrement conçu dans une démarche écoresponsable. Avec quatre principaux objectifs : un design qui répond aux attentes du XXIème siècle, l’emploi de matériaux responsables, de meilleures conditions de travail pour toutes les personnes qui seront amenées de près ou de loin à participer à la chaîne de production et enfin un téléphone recyclable et réutilisable en proposant au consommateur de le réparer lui-même facilement.
En recherche et développement, l’Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (IRSTEA) s’illustre aujourd’hui comme un acteur phare de la transition écologique et numérique. Implanté sur tout le territoire, il est très actif en recherche et innovation autour de problématiques environnementales liées à l’eau, à l’écotechnologie et à l’aménagement du territoire afin de proposer des solutions plus responsables répondant aux besoins de l’agriculture.
Métiers du numérique et de l’environnement
En ce sens, de nombreux métiers du numérique se sont mis au service de l’environnement. Le Géomaticien, par exemple, travaille au carrefour de la géographie et de l’informatique. Il analyse les données pour mettre en forme le territoire et intervient notamment dans des contextes environnementaux.
Un exemple souligné par un article de l’observateur de l’OCDE : de nouveaux outils permettent aujourd’hui de mesurer dans l’océan les zones propices ou non à la pêche afin de lutter contre l’appauvrissement des ressources. Plus généralement, le métier de data scientist a donc de l’avenir dans le champ de l’environnement : la récolte et la gestion des données permettent aujourd’hui une amélioration considérable dans la prise en compte des problématiques environnementales. Et donc d’influer sur les politiques menées en faveur de la protection de l’environnement et contre le réchauffement climatique. Comme le souligne l’article, il pourrait par exemple être envisageable que les pollueurs « remboursent », un jour, leur dette auprès des citoyens.
Certaines associations s’engagent de plus en plus à accompagner les métiers d’aujourd’hui vers une posture plus responsable écologiquement. C’est le cas de Green IT, qui propose des astuces et des formations autour de la question d’une digitalisation verte. Parmi celles-ci, on retrouve, entre autres, le « Green Data center ». Cette formation permet aux entreprises d’apprendre à réduire le coût économique des data centers, mais également de travailler sur l’impact écologique de ceux-ci.
Selon les spécialistes, 60 % des métiers de demain n’existent pas encore. Il est donc important de se poser la question de l’évolution et de l’apparition de ces
nouveaux métiers. En clair : quels seront les métiers de demain et comment environnement et numérique vont-ils s’accorder un peu plus ?
Les Propulseurs, s’emploient dès à présent à réfléchir sur ces questions, à travers notamment des ateliers d’imagination des métiers de demain. On peut citer le Datadroniste qui, à l’aide de drones, viendra vérifier le taux d’azote au-dessus des champs. Ou encore les Energohommes, qui auront pour mission de récupérer l’énergie humaine. Des métiers qui n’existent pas encore, mais qui pourraient, un jour, se poser comme alternative aux problématiques environnementales.
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