[Dossier Les métiers du futur] #6 Les Métiers Numérique et Médias

En transformant de manière importante notre société, la révolution numérique impose une transformation des modes de production et de diffusion de l’information et donc du secteur des médias.

Les pratiques informationnelles évoluent au fil des innovations technologiques. Au Moyen-Âge, ce sont les crieurs publics qui se déplaçaient au sein des villes pour diffuser l’information aux habitants. Depuis, les modes d’accès à l’information n’ont cessé d’évoluer. Au début du XVIIe siècle, sont apparus les premiers journaux papiers. Au départ ponctuels, ils sont peu à peu devenus périodiques. C’est le début de la presse écrite. Des siècles plus tard, c’est la radio puis la télévision qui ont fait leur apparition.  

Dernièrement, la révolution numérique bouleverse à son tour les pratiques informationnelles. Consommation, production et modèle économique ont été impactés. Il s’en est alors suivi une reconfiguration du secteur des médias : les médias sociaux ont en rejoint les rangs et ont poussé les médias traditionnels à s’adapter aux enjeux d’aujourd’hui.     

 

Au cœur des médias : l’information  

Retour aux sources  



Les médias, qui ont pour fonction la diffusion de l’information, sont parfois désignés comme le « quatrième pouvoir » tant leur influence a de l’importance dans l’évolution de nos sociétés et le maintien de la démocratie. L’information est au cœur de nos vies et représente aussi l’essence même du secteur des médias.  

Au sens le plus simple du terme, une information est une description et/ou une explication d’un évènement, d’une situation ou d’une personne. Du point

de vue du journalisme, une information relève de l'actualité et a une importance particulière pour le collectif, c’est-à-dire que sa diffusion relève de l’intérêt général. Le journaliste a pour rôle de rassembler, sélectionner, vérifier, décrire et expliquer des faits pour en faire une information la plus intelligible et objective possible, permettant à chacun d’exercer son esprit critique.  

En ce sens, les médias, qui sont tous les moyens de diffusion de l’information, doivent permettre aux journalistes d’exercer leur métier en toute liberté afin de conserver l’objectivité de l’information. Dans les faits, tout n’est pas aussi simple puisque l’objectivité n’est pas naturelle pour l’Homme. En réalité, une information est toujours teintée par la vue de celui qui la crée et la diffuse. L’un des défis principaux du journalisme est donc de tendre le plus possible vers l’objectivité de l’information sans jamais vraiment l’atteindre. Hugo Décrypte dans sa vidéo « Le problème avec les médias » explique au travers de cas concrets toutes les nuances de cette question de la neutralité de l’information. 

 

Les nouvelles exigences des consommateurs  

Avant la révolution numérique, les médias traditionnels (journaux, radio, télévision) détenaient le monopole de cette information. Aujourd’hui, avec Internet et les réseaux sociaux, l’information est disponible partout, gratuitement et instantanément. Ce bouleversement a modifié les habitudes de consommation et donc les pratiques journalistiques. Les consommateurs se sont habitués au « tout, tout de suite ». Cette pression à l’abondance et à l’instantanéité encourage certains médias à traiter le maximum d’informations en un minimum de temps. Évidemment, cette pratique a ses limites puisqu’elle ne permet pas toujours de vérifier la véracité de l’information et la fiabilité des sources.  

D’autre part, la révolution numérique a rendu floue la limite entre production et consommation de l’information. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des médias à part entière permettant non seulement de consommer de l’information mais également d’en produire et d’en diffuser aisément. Aujourd’hui, tout le monde peut diffuser de l’information sur internet, c’est ce que l’on appelle le journalisme participatif, aussi appelé « journalisme



citoyen ». Wikipédia en est un bon exemple. Cependant, la promesse du « tous journalistes » a ses limites. En effet, produire de l’information est un métier à part entière nécessitant un savoir-faire et une déontologie.  

Or, sur Internet, n’importe qui peut, sans aucunes considérations déontologiques, ni objectivité, partager des informations y compris mensongères (aussi appelées fake news). Le numérique engendre donc une confusion et une pollution informationnelle, qui rend nécessaire la vérification des faits, aussi appelée « fact-checking ». Pour répondre à ce nouvel enjeu, certains journalistes se sont spécialisés dans cette tâche, on les appelle « fact-checkeur » (Témoignage : Julie Charpentrat, fact-checkeuse, Arte). Leur rôle consiste notamment à vérifier les informations qui sont diffusées et repartagées sur les réseaux sociaux.  

 

Découvrez la suite du Dossier Les Métiers numériques et  Médias  : L’influence du modèle économique et l'impact sur les métiers