

Lors de cet évènement annuel qu'est la JOURNEE DU REFUS DE L'ECHEC SCOLAIRE animé par Eric Davidenkoff, Rédacteur en chef chargé des Evènements au Monde, étaient présents Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels et Thibault Guilluy Haut-Commissaire à l’inclusion dans l’Emploi et à l’engagement des entreprises.
Eric DAVIDENKOFF rappelle que la part des sans diplômes était de 63% avant la réforme de l’apprentissage et qu’elle est à 49% depuis.
En introduction, Frédéric DELATTRE Directeur du Pôle Raccrochage à l’AFEV rappelle que l’engagement de l’AFEV est la lutte contre les inégalités. Il fait le constat que l’apprentissage est bon moyen de raccrocher les jeunes sortants du système scolaire mais qu’il est sélectif. Le développement massif de l’apprentissage profitant aux diplômés, l’enjeu est de rééquilibrer la part des non diplômés. Ceux-ci font souvent face à d’autres problèmes comme la maîtrise des Softskills, la santé mentale ou la précarité. Les actions à mener auprès d’eux sont multiples, et l’intérêt peut porter sur l’accompagnement en amont de l’apprentissage, comme la constitution de sas avant l’alternance.
Pour Aurélien CADIOU, Président de l’Association Nationale des Apprentis de France (ANAF), partenaire de l’AFEV qui accompagne les jeunes, devenir apprenti est un parcours du combattant, une succession d’étapes : l’orientation, la recherche, la valorisation de soi. Le taux de rupture de contrat est de 28%.
Pour Carole GRANDJEAN ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels « L’apprentissage fait partie de ma feuille de route. Certains jeunes sont orientés de manière subie, ils n’ont pas les mêmes ressorts sociaux et font face à des difficultés supplémentaires. L’objectif est de lisser les inégalités. L’Apprentissage est un levier de réussite »
Thibault GUILLUY Haut-Commissaire à l’inclusion dans l’Emploi et à l’engagement des entreprises. « L’échec scolaire est d’abord un échec collectif. Comment
rendre l’écosystème favorable à l’émergence des talents ? Nous avons besoin que les entreprises s’engagent et aident les jeunes à découvrir l’univers de l’entreprise »
Romain PONCET du cabinet Trajectoires/AFEV présente l’étude Accompagner l’insertion professionnelle des jeunes via l’apprentissage
L’enquête exploratoire « Accompagner l’insertion professionnelle des jeunes via l’apprentissage » a été réalisée en juin/ juillet 2022 auprès de 428 jeunes inscrits dans un dispositif d’insertion professionnelle par Trajectoires/Reflex sur la base de questionnaires auto-administrés.
Le rapport intègre un focus sur :
- Le cas particulier des jeunes interrogés en situation de décrochage scolaire (268 jeunes sur 428 interrogés).
- La solution de l’apprentissage / l’alternance : une solution privilégiée chez beaucoup de jeunes (138 apprentis / alternants et 187 intéressés)
environ 1,5 million de jeunes de 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation (les Neet) en 2019. |
Parmi ces jeunes, les décrocheurs se sentaient plus éloignés encore du marché du travail notamment ceux qui ont décroché depuis le lycée.
32% regrettent de ne pas avoir découvert des métiers pendant leur parcours scolaire.
Les jeunes décrocheurs auraient souhaité être accompagnés, et être familiarisés plus tôt avec le monde du travail pour 38% d’entre eux. Un suivi personnalisé les aurait aidés à ne pas décrocher selon 34% d’entre eux.
Insertion professionnelle, (re)construction d’une confiance en soi, rapport aux adultes, aux institutions qui s’émousse. C’est dans cette perspective qu’un véritable écosystème de structures et dispositifs s’est constitué pour accompagner les jeunes.
Pour la moitié d’entre eux, c’est par le biais de leur référent (Mission Locale, E2C, éducateur) qu’ils ont eu connaissance de l’accompagnement. ¼ d’entre eux en ont pris connaissance via des recherches personnelles et le dernier ¼ par le bouche à oreille.
92% des jeunes interrogés sont satisfaits ou très satisfaits de l’accompagnement qui leur a été proposé.
Les jeunes décrocheurs affichent une satisfaction de 8 points supérieure par rapport aux jeunes qui n’ont pas décroché.
L’alternance et l’apprentissage sont parmi les solutions d’insertion privilégiées par les jeunes désireux de découvrir le monde professionnel.
Parmi les jeunes interrogés, 34% sont déjà en alternance ou en apprentissage et 46% sont intéressés par ce type de formation.
Près de la moitié (48%) indique que rien ne pourra les arrêter ou les faire abandonner.
Des freins subsistent cependant : l’abandon : « les cours me découragent » (les jeunes entretiennent un rapport difficile à l’école) pour 30%, la variable du salaire (54%), le ressenti d’une pression en entreprise.
93% indiquent qu’ils pensent pouvoir trouver un emploi aujourd’hui alors que seuls 55% pensaient pouvoir le faire avant l’accompagnement.
Cette progression est particulièrement importante pour les jeunes dont les parents sont ouvriers (+50 points) et sans emploi (+44 points).
8 jeunes accompagnés sur 10 pensent exercer plus tard un métier qui leur plaît
L’accompagnement apporte le soutien permet à des jeunes éloignés du monde professionnel de s’en rapprocher dans un rapport de découverte et de confiance. Même après avoir décroché un contrat, les apprentis et les alternants soulignent pour certains leurs difficultés : l’absence d’un moyen de déplacement pénalise presque 1/3 des jeunes, le sentiment de déprime (28%) et des problèmes financiers (22%).
Découvrez les témoignages sur le site du Lab AFEV