

L' enquête a été réalisée en mai/juin 2021 auprès de 882 collégiens d’établissements REP (Réseau d'Etablissement Prioritaire) dans lesquels intervient l’AFEV.
Ce baromètre interroge les élèves sur leurs relations au collège, entre élèves, avec leurs professeurs, et dans leur environnement extra-scolaire. Il s’inscrit dans le cadre de recherche sur le bien-être scolaire.
Le niveau de compréhension des attendus scolaires est variable selon les enfants. Seuls 19% d’entre eux déclarent toujours comprendre les demandes des enseignants ; 66% ne comprennent pas certaines fois et 15% ne comprennent souvent pas.
36% des enfants interrogés ne participent que rarement ou jamais en classe. La première raison évoquée est la peur de parler devant tout le monde (55%),
suivie par la peur de se tromper (42%) et la non-connaissance de la réponse (28%).
Les principales raisons de ce mal-être sont : la fatigue, pour 57% des collégiens, le stress liés aux interrogations et aux contrôles (56%) et le jugement des autres (49%).
Ce mal-être est également engendré par les relations conflictuelles entre pairs : 28% des collégiens ont déjà subi des moqueries, des violences des vols ou des rackets et presque la moitié (45%) connaît quelqu’un qui en a été victime.
Des violences aussi sur la sphère virtuelle : 6% des enfants ont déjà été victimes de moqueries occasionnelles sur les réseaux sociaux.
En classe, elles sont aussi moins à l’aise que les garçons : 19% déclarent qu’elles ne comprennent souvent pas (contre 10% des garçons) et 42 % ne participent que rarement voire jamais (contre 26% des garçons).
Cependant 24% des collégiens se sentent parfois dévalorisés par un professeur, alors qu'ils n'étaient que 13%en 2010.
Zoom sur le collège pendant le confinement 64% des élèves ont vécu difficilement voire très difficilement l’école à la maison. C’est encore plus vrai pour les filles : elles sont 69% à avoir mal vécu cette situation contre 58% des garçons. |
Les élèves de 4e et 3e sont 18% à aimer aller au collège
contre 32 % des 6e et 5e
A mesure de leur avancée dans leur scolarité, les élèves des établissements d’éducation prioritaire intériorisent les jugements scolaires des enseignants et attribuent le plus souvent leur échec à leur manque de volonté ou de travail : 83% des 6e pensent que leur professeur est content de leur travail contre 77% des 3e.
Leur investissement en classe diminue, lié à l’accumulation de lacunes et à cette distance qui s’installe : 43% des 3e ne participent pas ou peu en classe contre 26% des 6e.
Ces difficultés à suivre les cours peuvent s’expliquer :
51% des 3e déclarent ne jamais recevoir d’aide ou rarement contre 25% des 6e ce qui s’explique par une plus grande autonomie et par une élévation du niveau scolaire difficile à suivre pour les parents.
Une partie des enfants fait également ses devoirs au collège : 34,5% des enfants sont inscrits à un dispositif « devoirs faits ». Parmi eux, 2/3 des élèves préfèrent faire leurs devoirs au collège et 67% déclarent avoir de meilleurs résultats grâce à l’aide des adultes.
Malgré une vision plutôt positive de leur travail, 31% des collégiens n’envisagent pas bien leur poursuite d’études.
Selon le rapport du CNESCO de 2016, les élèves issus de catégories socioprofessionnelles défavorisées accèdent de moins en moins aux études supérieures, risquent davantage de « décrocher », s'orientent davantage dans des filières les moins valorisées, les plus chargées et les moins en adéquation avec le marché du travail. Le rapport constate que ces inégalités se sont renforcées entre 2000 et 2014 et que c’est au collège que l’écart se creuse le plus. |
CNESCO souligne que c’est surtout « la représentation que se fait la famille des capacités de son enfant plutôt que sa réussite réelle qui a un impact » et que c’est au collège que se manifeste le plus le déterminisme social dans les choix d’orientation. |
Une inquiétude qui augmente avec l’âge : 40% des 3e déclarent que leurs parents sont très inquiets pour leur réussite contre 27% des 6e.
La 3e est une étape clé dans l’orientation professionnelle et est déterminante dans la poursuite d’études. Les familles ont une influence forte sur les aspirations de leurs enfants. Or, par manque d’information, de modèles, et autocensure, les familles défavorisées ont tendance à orienter leurs enfants vers des choix « plus réalistes » et « plus stables ».
La moitié des élèves ne pratiquent pas d’activité extra-scolaire qu’elle soit sportive, culturelle ou artistique.
Les activités extra-scolaires sont une pratique genrée : 67% des garçons en ont contre 46% des filles.
9 enfants sur 10 possèdent un Smartphone. L’usage se répand au fil des âges mais 84% des 6e possèdent déjà un smartphone et ce taux atteint 93% en 3e.
85% des collégiens utilisent au moins un réseau social. Les réseaux les plus utilisés sont : Snapchat, Tik Tok et Instagram.
Les collégiens utilisent les réseaux sociaux :
Les jeunes sont présents sur les réseaux sociaux à tout moment de la journée, mais principalement en début de soirée (82,4%) et avant le coucher (61%). Ils consomment du contenu également le matin avant le collège (55%) et à midi (48%).