

En mars dernier, c'est auprès de 3eme du Collège Jean-Cocteau de Maisons-Laffite que Lou Delbarre est intervenue dans le cadre de l'action DécouvPro 2
Je suis en alternance comme chargée de projet parité et diversité dans les séries TV. Comme je l'expliquais aux élèves, c'est un poste qui vient d'être créé. Il traduit à mon sens une plus grande prise de conscience de la part des entreprises sur les enjeux sociétaux. Cela est à la fois le résultat de l’évolution des lois (ex : loi sur l’égalité professionnelle de 2019), mais c’est aussi lié à l’évolution de l’attente des consommateur·rices, de plus en plus éclairé·es sur ces sujets. Aujourd’hui, on attend des médias une représentation plus authentique et inclusive.
Par ailleurs, la télévision est un secteur que le numérique bouleverse fortement. Les habitudes de consommation changent et l’heure est à la SVOD. (Subscription Video On Demand ou vidéo à la demande). On observe aussi un boom de création de contenus avec une multiplication des plateformes. Le numérique permet même de s’improviser créateur·rice de contenu : un téléphone, un petit logiciel de montage et c’est parti ! Nous évoluons donc dans un univers ultra-concurrentiel, il est d’autant plus impératif de répondre aux attentes de nos spectateur·rices et de continuer notre rôle de prescripteur en mettant en avant nos engagements.
J’ai moi-même bénéficié du dispositif Egalité des chances de Sciences Po Paris*, où j’étudie actuellement.
Voulant rendre la pareille, je me suis plusieurs fois rendue dans des lycées REP et REP+ pour présenter mon école et cette procédure particulière;
J’ai également fait passer des oraux blancs à des candidat·es potentiel·les. Enfin, un été, j’ai travaillé au sein du Pôle égalité des chances de Sciences Po pour la mise en place du programme BOOSTER, destiné aux étudiant·es fraîchement admis·es en provenance de quartiers prioritaires. Ma mission était de les encadrer, les orienter et de les aider pour leurs devoirs.
Travaillant moi-même sur des problématiques RSE au quotidien, j’avais envie de faire valoir mon engagement au-delà du bureau. Quand j’ai appris que Vivendi permettait à tou·tes les salarié·es de dédier une journée au mécénat de compétence, j’ai saisi l’opportunité. Intervenir en classe me semblait être l’action la plus en adéquation avec mon profil et mon parcours. Ce sont des interventions de ce type lorsque j’étais encore au collège qui m’ont moi-même inspirée et motivée.
J’ai essayé de me mettre à leur place et je me suis rappelée qu’à leur âge je n’avais aucune idée du métier que je voulais exercer. « Chargée de projet parité et diversité dans les séries TV » n’est certainement pas ce que j’aurais répondu sur ma feuille d’orientation. Je voulais donc les rassurer sur le fait qu’il est normal de ne pas connaître son futur métier à 13 ans, d’autant plus qu’il n’existe peut-être pas encore.
Je me suis aussi souvenue qu’à l’époque je n’avais pas de vocation, mais que j’adorais regarder la télévision et tout particulièrement des séries TV. Si le fait de regarder la télévision peut s’avérer utile et valorisant dans le monde professionnel, alors je suis persuadée que quelle que soit leur activité favorite, elle correspond aussi à un ou plusieurs métiers.
Leur ouverture d’esprit est remarquable. Lorsque j’ai abordé avec eux les sujets de l’égalité femmes-hommes ou du développement durable, les élèves étaient très réceptifs et informés. Je suis donc optimiste quant à l’évolution des mentalités sur ces sujets. De même, ne pas connaître les métiers du futur ne semble pas les inquiéter. Au contraire, ils ont compris que leur flexibilité serait un avantage sur le marché du travail.
C’est que du positif, je participerai donc avec joie à de nouvelles actions.
* Pour diversifier son corps étudiant, Sciences Po a lancé en 2001 le dispositif des Conventions Éducation Prioritaire (CEP), une voie d’accès sélective destinée aux élèves méritants scolarisés dans des lycées relevant de l’éducation prioritaire