Regards croisés entre une stagiaire de 3e et son tuteur

Annaelle BARDURY et
Claude BORDANAVE-VIGNAU
Stagiaire de 3e et son tuteur
02/05/2022
Démarche, motivations, bilan : découvrez le point de vue d’Annaelle Bardury, stagiaire de 3e à Bordeaux et Claude Bordanave-Vignau, Development Team Leader chez Sage, son tuteur.

Annaelle Bardury, stagiaire de 3e

J’ai 15 ans, je suis en 3e au Collège Jacques Ellul à Bordeaux Bastide. En activité extra-scolaire, je fais de la flûte traversière et du cirque depuis le CP.

 

Si on fait un retour en arrière, tu avais découvert le codage en 5ème avec l’Atelier Cap sur le Code. Qu’est-ce qui avait retenu ton attention ?


Annaelle BARDURY

Nous avions déjà eu une initiation au code en 6 e avec Scratch : il fallait réfléchir en même temps au code et en même temps aux mathématiques, avoir son cerveau mobilisé sur deux choses à la fois, alors que cette fois-ci, la session était uniquement sur le codage, donc plus facile.

Ce qui m’avait intéressée, ce n’est pas le codage en tant que tel, ni ce que l’on avait manipulé ce jour-là, c’est davantage l’échange que j’avais eu avec l’étudiante qui animait la session : ce qu’elle avait expliqué sur son métier, ce qu’elle faisait dans l’entreprise, son rôle qui était de créer des applications personnalisées.

C’est donc une rencontre métier qui t’a donné envie ?

Oui, c’est le métier de développeur et les exemples donnés m’ont donné envie. J’ai trouvé intéressant de découvrir que l’on pouvait créer des applications, sur-mesure. On a tous nos applications auxquelles tout le monde a accès. Là, dans l’exemple qui m’avait été donné, c’était une application pour un particulier, à usage personnel.

Quand tu as fait l’atelier, as-tu pensé que le code c’était davantage pour les filles ou pour les garçons ?

Comme on ne sait pas ce qu’est le code, on ne se représente pas le milieu professionnel. Ce n’est pas comme le métier de pompier, plutôt masculin, jusque-là. Parmi les intervenants de la session, il y avait des filles et des garçons, donc on ne pouvait pas se projeter sur un métier plutôt féminin ou masculin.

Quelles ont été tes démarchés pour trouver ton stage de 3e ?

Lors de l’atelier, les équipes de Capgemini-Sogeti m’avaient dit que leur entreprise accueillait des stagiaires. Suite au contact de ma mère avec la CPE du Collège qui nous a orienté vers vous, Lepc, la sollicitation pour un stage chez Capgemini n’a pu aboutir car des stagiaires étaient déjà présents à cette même date.

Camille Boquet, Chef de projet Education Lepc : Nous avons donc continué à chercher parmi nos entreprises partenaires du réseau LepC et Sage a répondu positivement, avec la capacité à accueillir en présentiel ce qui n’était pas le cas de toutes les entreprises. 3 semaines plus tard, Annaelle commençait son stage au sein de l’équipe développement.

Peux-tu décrire ton stage qui s’est déroulé fin janvier chez Sage ? Ce que tu as pu observer ?

Chaque jour, j’avais un maître de stage différent, ceci afin d’être avec la personne présente physiquement dans l’entreprise, car l’équipe était aussi en distanciel. A l’occasion de ma venue, contrairement à l’habitude où toute l’équipe était présente le même jour pour échanger, les membres de l’équipe ont choisi de venir un jour différent afin de m’accueillir. Le premier jour, c’était avec le manager de l’équipe, Claude Bordanave-Vignau, Development Team Leader qui m’a expliqué les principaux aspects du travail de chacun. Du matériel a été mis à ma disposition pour suivre l’activité de l’équipe : 2 écrans et 1 PC.

J’ai eu l’opportunité de suivre des stand-ups, des points d’équipe qui réunissaient 6 français, 1 anglais, 1 américain :  lorsqu’on a terminé son travail, on le partage, et les autres -parfois hors équipe- le commentent.

J’ai aussi eu d’autres visios pour parler des bugs/fonctionnalités d’un site dédié aux experts comptables dont l’équipe avait la charge, dans un objectif d’amélioration continue, comme mettre le site à jour pour les personnes souffrant d’un handicap visuel. Le 2e jour, avec ma tutrice du jour, j’étais en visio car nous n’avions pas de bureau proche : elle me partageait son écran, m’expliquait ce qu’elle faisait. J’ai également eu une réunion en visio sur une nouvelle fonctionnalité qui allait être développée sur le site pour les experts comptables. La personne en charge n’était pas dans la technique, mais dans la conceptualisation du besoin du client.

Qu’as-tu trouvé de plus intéressant ?

Ce que j’ai pu voir et ce à quoi j’ai pu assister m’a intéressée. C’était très sympa. J’avais envie d’être dans la boucle même si avec le vocabulaire technique, ce n’était pas simple. Mais les personnes étaient très bienveillantes donc j’osais demander des éclaircissements !

As-tu pris conscience des différents métiers autour de toi ?

J’ai compris les différents métiers (j’ai pris des notes !) :

- Le développeur en charge du développement du produit,

- L’ux-designer qui conceptualise l’interface en respectant les standards du moment,

- Le solution designer qui traduit la demande du client par un procédé technique (il fait le pont entre le client et le développeur)

- Le team-leader qui coordonne les différentes équipes.

Comment as-tu réagi par rapport à la langue de travail : l’anglais ?

Je ne m’y attendais pas mais comme au collège, on nous dit régulièrement que dans tous les métiers il y a de l’anglais, je n’ai pas été surprise.

Et soupçonnais-tu qu’une équipe puisse être constituée de personnes de différents pays ?

Je n’y avais pas pensé, mais on parle de mondialisation, d’échanges : c’est logique que cela puisse être comme cela !

Quel bilan fais-tu de ce stage ?

C’est l’univers de l’entreprise qui m’a étonnée : personne n’avait de stylo ni de papier. J’ai dû leur prêter un stylo lorsque je leur ai demandé de m’évaluer !
Le fait que l’équipe ait la charge d’un seul site m’a surprise, également : j’imaginais plutôt plusieurs projets.
C’était un stage d’observation donc j’ai beaucoup écouté et je garde en tête deux très bonnes journées qui m’ont particulièrement marquée.

Au final, ce stage t’a-t-il aidée à te projeter dans l’avenir ?

Ces métiers permettent de gagner correctement sa vie et ont l’air intéressants. Je n’ai pas de vocation particulière, pas de piste déjà tracée. Je vais faire ma trace : dans ces secteurs en constante évolution, tout est à construire !

 

Claude Bordanave-Vignau, Development Team Leader – Sage Accountant Cloud, tuteur de stage

Vous avez accueilli Annaelle pour son stage de 3e pendant une semaine. Pouvez-vous nous expliquer votre métier ?


Claude BORDANAVE-
VIGNAU

Chez Sage, je suis responsable d’une équipe de développeurs informatique, tous de différents profils sur un projet à destination des experts-comptables anglais. Je manage aussi des testeurs aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ainsi que des business-analyst en Grande-Bretagne.  Au quotidien, l’ensemble des échanges se fait en anglais.

Comment êtes-vous devenu tuteur de stage ?

La Fondation Sage nous propose notamment de mettre à disposition du temps, et des capacités en faveur des jeunes. En fonction du nombre de jours alloués à ce type d’actions, Christina Rioux Direction Qualité et Performance, m’a sollicité pour être à nouveau tuteur de stage, mission que j’ai déjà remplie 5 à 6 fois avec des élèves de 3e !

Quelles ont été vos motivations ?

Avec mon équipe, notre objectif, est de faire profiter les collégiens de notre expérience, et de montrer ce que nous faisons. Nous avons tous des enfants, et nous apprécierions que d’autres entreprises fassent profiter les jeunes de leur expérience. L’usage de l’anglais comme langue de travail est également une source d’intérêt pour ma mission de tuteur de stage : quoi de plus concret pour des jeunes auxquels il est dit que l’anglais est important que de montrer que pour certains métiers, l’anglais est la langue de travail ? Une manière de voir concrètement l’application de l’usage de la langue et l’importance de ne pas décrocher.

Comment s’est déroulée la semaine de stage d’Annaelle et qu’était-il prévu pour elle ?

Pour cette semaine de stage, je l’ai chapeauté la première journée : je lui ai présenté l’entreprise, notre métier, notre projet, les process en place et je l’ai fait assister à des réunions en anglais. Ensuite, Annaëlle était chaque jour avec des ingénieurs en développement différents, du junior au senior, pour suivre leur quotidien. Elle a pu voir les environnements de travail, comment se fait le développement, comment on estime les tâches sur lesquelles nous allons travailler.

Comment avez-vous perçu Annaelle ?

Annaëlle était très intéressée malgré le niveau de difficulté de l’anglais : se concentrer en anglais n’est pas simple, mais elle n’a pas décroché. Elle écoutait, prenait des notes. Et pour en ce qui concerne les codes de l’entreprise, elle était à l’aise : ponctuelle, polie.

 

Que diriez-vous pour qualifier cette semaine ?

J’ai envie de dire que c’est enrichissant de faire passer des messages, d’expliquer notre métier. Et c’est également motivant car on voyait qu’Annaëlle était intéressée.

 

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